Rédaction web et black hat SEO : comment jouer sur les règles…
Je me suis longtemps posé la question avant d’écrire cet article : “est-ce que c’est bien malin alors que je ne pratique que du white hat SEO ?”. Et puis en poussant ma réflexion, j’ai finalement constaté que même en faisant du white hat, on peut faire involontairement du grey et du black hat SEO. C’est une réalité, aussi désagréable soit-elle pour les défenseurs du SEO éthique dans le respect des règles.
Vous allez peut-être vous dire “mais qu’est-ce qu’il raconte ! Les règles, on les respecte ou on les contourne”. Comme souvent en SEO, il est difficile d’être si binaire dans son approche. Je ne vous recommande pas de jouer sur les règles établies par les moteurs de recherche, soyons clairs ! Mais, qu’on le veuille ou non, nous sommes tous à un moment confrontés aux limites imposées par Google et aux façons de les contourner.
Sommaire :
- Le content spinning : du vrai black hat !
- Allonger son contenu, est-ce vraiment de la triche ?
- Le rafraîchissement de contenu : la faute à Google !
- Le spinning d’article : halte à l’hypocrisie !
- Cacher du texte : la méthode à l’ancienne !
Le content spinning : du vrai black hat !
On va commencer fort en évoquant le content spinning. Pour le coup, il s’agit d’une technique de black hat, pas de doute là dessus.
Le content spinning a été créé pour répondre à un impératif majeur : la production de contenu en masse dans un temps réduit. C’est l’une des problématiques principales que rencontrent les rédacteurs web aujourd’hui… Pour pouvoir vivre de cette activité, il faut pouvoir rédiger un maximum de texte dans un laps de temps restreint, avec la contrainte supplémentaire que ces textes soient ultra qualitatifs pour les internautes et pour les robots de Google… Ça en fait des contraintes.
Il serait donc légèrement naïf de penser que tous les rédacteurs web du monde prennent leur petit pot d’encre, leur plume et leur papier pour rédiger un brouillon, puis le remettre au propre, tout en veillant à ce que tout ça soit parfaitement optimisé… La réalité est que l’apparition des logiciels de création de contenu automatique ont facilité la vie de nombreux rédacteurs et ces logiciels ont de plus en plus la cote !
Comment fonctionne le content spinning ? Un texte (nommé le Masterspin) sert de base pour pouvoir en créer des déclinaisons sur un grand nombre de pages, sans que cela soit - en théorie - considéré comme du duplicate content.
Est-ce qualitatif ? Pas forcément… Les premiers jets fournis par les logiciels manquent le plus souvent de clarté et de cohérence : fautes d'orthographe, grammaire et syntaxe.. Il faut passer derrière pour effectuer des relectures et optimiser les textes pour qu’ils répondent un minimum aux exigences des internautes, mais également de Google. Si vous ne repassez pas derrière les premiers jets fournis par l’IA, il y a peu de chance que ceux-ci soient suffisamment qualitatifs.
Quels sont les risques ? La production en masse de contenu à partir d’un texte de base peut amener certaines répétitions, ou créer des fautes grossières. Google est aujourd’hui capable de détecter le content spinning à partir de ce type de signaux négatifs générés par les logiciels. Si le moteur de recherche identifie la supercherie, vous risquez d’être sévèrement sanctionné.
Allonger son contenu, est-ce vraiment de la triche ?
Personnellement, j’ai un petit problème en voyant qu’allonger son contenu est considéré comme du black hat !
Selon moi, il s’agit d’un procédé qui peut être aussi bien considéré black hat SEO et white hat… Sachant que l’optimisation d’une rédaction SEO prend en compte - en règle générale - les premiers contenus des concurrents pour vous indiquer le nombre de mots moyens à atteindre, il me paraît un peu hypocrite de considérer que mettre du contenu supplémentaire soit considéré comme une tentative de tricherie, surtout si ce contenu est pertinent et utile.
En règle générale, les 10 premiers contenus sur une requête ont entre 1500 et 2000 mots (parfois plus). Et peu de ces contenus sont lus dans leur intégralité, soyons honnête ! Mais cette longueur moyenne correspond à ce que Google attend pour crawler vos pages, car ce serait ces sites qui occupent les premières positions des SERPs qui attirent les internautes et qui sont pris comme référence…
Il est donc possible d’allonger davantage vos contenus pour faire mieux en termes de longueur que vos concurrents, tout en conservant de la pertinence, pour plaire à Google ainsi qu’aux internautes.
Le rafraîchissement de contenu : la faute à Google !
Google, à l’inverse de Bing, met l’accent sur la fraîcheur des contenus produits. Il privilégie donc les contenus plus récents lors de ses crawls.
Ne dit-on pas qu’en marketing tout doit pouvoir être ré-utilisé et ré-exploité ? 😉
Pour inciter les robots à crawler davantage vos pages, une des techniques considérées comme black hat - encore une fois à tort selon moi - est de rafraîchir vos anciens contenus. Là encore, il s’agit d’un juste équilibre à avoir : certains contenus evergreen pertinents, ne nécessitent que quelques retouches, ou encore un ajout de paragraphe, pour être plus précis ou pour être remis au goût du jour et répondre aux besoins des internautes. S’agit-il d’une tentative de tromperie ?! Je vous laisse vous faire votre opinion.
Une chose est certaine, si Google détecte des mises à jour sur un contenu, il va remettre à jour son index.
Mais attention, je vous parlais d’équilibre à respecter, car abuser des rafraîchissements de façon trop régulière peut attirer le regard de Google et vous pourriez être pénalisé.
Le spinning d’article : halte à l’hypocrisie !
En rédigeant cet article, et plus particulièrement ce point précis, je me suis fait une réflexion toute simple “parfois on peut être sacrément sournois en SEO !”. Et je trouve que la technique de black hat SEO du spinning d’article en est un bon révélateur !
Penchons-nous un instant sur ce qu’est le spinning d’article : il s’agit ni plus, ni moins, que de pomper des textes sur des sites et de les remettre à sa sauce sur un autre site web. Vous allez peut-être penser : “Quoi ?! Faire un copié collé d’un texte et le réadapter ?! C’est crade, aucune originalité, ce n’est pas éthique…”. Ne soyons pas hypocrites !
Il suffit de faire une recherche dans n’importe quel domaine (le SEO tiens par exemple) et de parcourir les dix premiers sites pour s’apercevoir que - presque - tout le monde fait du spinning d’article (notamment en ce qui concerne des définitions ou des bonnes pratiques par exemple) !
On nous rabâche les oreilles avec la production de “contenu unique” ?! C’est avancer avec des œillères dans le monde des bisounours si vous pensez que cela marche actuellement comme cela. C'est triste, mais c’est comme ça. Et Google récompense ces sites, qui ont su retravailler à leur sauce certains contenus, malgré tout.
Attention, je ne juge, ni ne blâme personne. Il s’agit d’un constat. Quand on voit la quantité de contenus disponibles sur le web, quel que soit le domaine, créer du contenu unique paraît aujourd’hui légèrement utopiste...
Cacher du texte : la méthode à l’ancienne !
C’est la bonne vieille astuce des familles pour tromper des robots (même si c’est de plus en plus facilement détecté). Vous avez peut-être même déjà utilisé ce genre de technique sur un CV ou sur une lettre de motivation d’ailleurs par exemple ?! Le principe est simple.
Presque tout le monde est au courant qu’un grand nombre d’annonceurs et de sites d’offres d’emploi emploient des robots pour parcourir les CV et les lettres de motivation. L’objectif est de faire le tri parmi les mots clés présents dans les documents que vous transmettez. Si vous n’avez pas mis que vous parliez les 7 langues exigées, que vous êtes un “junior” mais avec 5 ans minimum d’expérience et que vous êtes flexible, force de proposition, autonome, agile, etc… (j’exagère à peine). Votre CV sera rejeté.
Et bien, pour la rédaction web, c’est un peu le même procédé. Des contenus textuels d’une page web peuvent être cachés, pour tromper les robots, par l’intermédiaire :
- d’un texte blanc sur un fond blanc (le grand classique)
- rédiger ce texte caché à la taille 0
- en plaçant ce texte derrière des images
- en positionnant le texte hors de l’écran grâce au CSS
Pour conclure, je tiens à remettre l'église au centre du village (expression obsolète je sais 😂). Cet article vise à donner une meilleure vision de ce qu'on peut et de ce qu'on ne doit pas faire en SEO. Il existe des frontières parfois très floues en bonnes et mauvaises pratiques. Tout est une question d'équilibre et d'éthique. Il ne tient qu'à vous de décider des pratiques que vous souhaitez adopter.