A quoi ressemble une stratégie black hat SEO ?

 

Aujourd’hui, on va s’amuser à donner quelques cheveux blancs aux amoureux du "beau" SEO. On va en effet se pencher du côté obscur de la force et explorer les confins du Black Hat SEO. 

Et finalement, si on veut vraiment comprendre et maîtriser le SEO - et surtout - le white hat SEO, ne faut-il pas en connaître les plus recoins également ? 

On va faire les choses simplement en essayant de voir à quoi peut ressembler une roadmap SEO black hat et quelles sont les “bonnes” pratiques black hat SEO selon notre invité du jour : Frédéric Zibette, fondateur de l’Agence SEO Ecomlinks, formateur en SEO, développeur web et Chef de projet SEO. 

Pour beaucoup de personnes, le black hat SEO provoque un peu les mêmes interrogations, la même fascination que le dark web. Ça intrigue, ça interroge, ça inquiète, mais il y a quand même un peu moins de danger à pratiquer le black hat SEO que d’aller sur le dark web !

Mais revenons-en à nos moutons. 

Quand faire appel au black hat SEO ?

Pour nous mettre doucement en jambe sur ce sujet épineux du black hat SEO, j’ai tout simplement demandé à Frédéric Zibette dans quel cadre, dans quelle situation, décide-t-il de faire appel à ce type de pratique ? 

"En fait on peut on peut attaquer le black hat dans différents cas de figure. En gros si on devait schématiser le truc, on peut faire du black hat dès que Google a une  petite faiblesse algorithmique. 

Il y a une nouvelle tendance, même si je peux pas en dire trop, sur Discover où il y a énormément de black hat en ce moment, c'est assez incroyable. Et puis de manière un peu plus traditionnelle on peut faire du black hat sur sur des sites un petit peu plus un peu plus classiques, où on va refaire du black hat de type onsite ou sur de l'offsite.
On peut faire du black hat en fait sur ces deux pendants du SEO. Ça fonctionne encore très bien, y compris en 2022, avec des ajustements, Google est de plus en plus performant. Il y a aussi des outils qui permettent d'être aussi beaucoup plus performant en tant que SEO, notamment l'intelligence artificielle qui offre une nouvelle voie à tout ce qui est automatisation. Parce que quand on parle de black hat, c'est vraiment important de garder en tête que, en fait, un black hat qui veut faire du sale, il n'y en a pas. Un black hat essaye toujours de faire du propre avec ses moyens pour essayer de passer sous les radars. Et les outils ujourd'hui nous permettent de faire du propre avec des méthodes sales. C'est un petit peu la grande tendance de cette année 2022.
Je pense que finalement le black hat ne ressemblera plus vraiment à du black hat, même s'il y a une grosse part de d'automatisation”
.

Notre invité chercherait-il à se donner bonne conscience à travers ce raisonnement ?

“En fait, la vérité, c'est que l'intelligence artificielle, je pense, commence à donner de vrais bons résultats. Ils ne sont jamais idéaux pour les internautes mais  ils passent malgré tout la lecture humaine, car ça ne pourra jamais équivaloir à quelqu'un qui est expert dans son domaine.
Un exemple est assez emblématique pour tout ce qui est black hat, c'est par exemple sur tout ce qui va être assujetti à la géolocalisation. Les devis de travaux sont assez emblématiques parce que quand les gens tapent des requêtes, elles sont souvent géolocalisées. C'est intéressant de faire du black hat sur du devis de travaux parce qu'on peut décliner des requêtes très génériques sur dix mille villes de plus de 10000 habitants de manière automatique sur, par exemple, "devis peinture pas cher à Nice".
Ca n'aurait pas beaucoup de sens de l'écrire à la main parce que ça coûte très cher et ce serait long. Par contre c'est quelque chose qui s'automatise très bien et sur lesquels Google a encore des faiblesses parce que personne n'y va, tout simplement. Les requêtes sont tellement petites. Elles sont peut-être tapées une fois par mois, que le faire autrement qu'en bulcke ce serait ou très coûteux ou peut-être pas pas très intéressant du point de vue retour sur investissement. On peut appliquer ça à pratiquement tout, sauf à des sites de qualité”
.

 

 

Par quoi commencer ?

Rentrons à présent dans le vif du sujet en prenant l'exemple d'un site de vendeur automobiles en piteux état : pas de backlinks, pas de contenu optimisé, mauvais maillage etc. Par quoi commencer ? On procède comme en white SEO en faisant un audit des mots clés par exemple ? 

"Alors oui, mais à ce moment-là, c'est sans la casquette black hat. Si je fais ça c'est dans une optique vraiment white hat. Parce que c'est ce qu'il faut faire. On peut quand même proposer à ce genre de client une prestation black hat, mais qui va venir en périphérie de son site internet.

Il y a tout un tas d'outils qui existent pour déterminer quelle est la concurrence sur les mots clés, les volumes de recherche etc… Mais il y a pour moi une autre manière de faire, qui est un petit peu différente. C'est de balancer vraiment la sauce sur tous les mots clés métier qui intéressent notre clients et de générer une espèce de bouillie sur l'ensemble de toutes ces micro requêtes, ou moyennes traîne et faire un Excel Google. Et à partir de là, on va essayer de constater comment le site réagit. Il s’agit d’un site poubelle, c'est-à-dire que c'est un site qu’on monte à côté. Comment ce site là réagit-t-il ? Est ce qu'il va y avoir des trous qu'on arrive à identifier comme étant spécialement faibles et que des outils parfois ne donnent pas. Ou typiquement ce sont des requêtes qui sont trop petites, mais à forte conversion, qui ne sont pas renvoyées par les outils qui ont des datas qui sont fermées.
A ce moment-là on peut faire une étude de  mots clés avec une stratégie sale parce que peu chère. Et ça n'aurait pas de sens de le faire proprement. Donc ça peut être une approche pour le pour le contenu. Sur tout ce qui va concerner l'acquisition de netlinking, il faut savoir que dès qu'on fait un lien qui est sollicité pour Google on est déjà
en dehors des guidelines. Donc on tombe vite dans le côté un petit peu sombre. Pour aller jusqu'au bout de ça, on pourrait très bien monter une petite stratégie de PBN thématisés dont on se servirait ensuite pour faire du lien vers son site principal. On pourrait acheter ces PBN aux enchères pour qu'ils aient déjà de la puissance. Ça permet de gagner beaucoup de temps et d'avoir des liens intéressants pour pas très cher, puisqu'un nom de domaine ça peut aller loin si on veut vous enchères mais on peut les avoir pour pas trop trop cher.

Ensuite, en stratégie black hat, il y en a une qui est bien connue, mais qui fonctionne un peu moins bien qu'avant, je le conseillerais pour tout ce qui est périphérique au site internet, ça peut être des PBN ou des liens que vous avez achetés à droite à gauche et que vous voulez booster, c'est ce qu'on appelle un T2. Là ça peut être intéressant de faire du lien un petit peu en sale et en automatique. Le but du jeu c'est d'identifier une plateforme qui permet de faire du lien en do follow et, à ce moment là, une fois que vous avez déterminé un pattern avec lequel vous pouvez automatiser la tâche, vous pouvez automatiser un process et donc envoyer plusieurs centaines de backlinks sur un clic. C'est quelque chose qui était très facile il y a encore 6 ans. Ça devient de plus en plus compliqué mais ça fonctionne toujours. Là, on est sur des stratégies qui pour moi fonctionnent encore en 2022”.

 

La production de contenu automatique : avantages et inconvénients

La production de contenu en SEO est l’un des secteurs qui risquent de connaître de grands changements à l’avenir. Google reste vigilant concernant l’automatisation, mais le monde du black hat possède encore une longueur d’avance sur les moteurs de recherche. A quel changement s’attendre dans les mois à venir ?

Pour notre expert, “les techniques utilisées en 2021 sont vraiment en train de dériver vers l’intelligence artificielle. Parce que, malgré tout, on peut avoir l'automatisation, le côté pas cher et lisible pour l'humain.
Le black hat fondamentalement n'essaye pas d'éclater l’expérience utilisateur, mais il essaye de minimiser les coûts et d'accélérer les procédures. Après, en dehors de ça, les stratégies classiques fonctionnent toujours. Elles sont juste un peu plus coûteuses à mettre en œuvre. Typiquement  le spin fonctionne encore bien, les textes à trous spinnés fonctionnent bien, notamment sur les requêtes géolocalisées comme pour les devis travaux. Il y a une autre chose, mais là on est plus dans un aspect moins légal, c'est à dire qu'il y a des gens qui vont faire de la traduction. Ils vont prendre des sources et les traduire plus ou moins automatiquement. Il y a la solution de prendre une source étrangère, de la traduire en anglais, de la réécrire avec des outils d'intelligence artificielle de réécriture et ensuite de la retraduire en français. Ce qui vous permet d'avoir une couche protectrice. Le mécanisme reste un petit peu limite, mais disons qu'en bout de chaîne vous avez quelque chose d’intraçable.  

L'intelligence artificielle est en train de prendre le pas sur toutes ces méthodes là parce que ça évite d'avoir besoin de se cacher. Et qui dit meilleure expérience utilisateur dit aussi meilleur taux de conversion".

 

 

Dans quel but faire appel à la production de contenu automatique et prendre ce genre de risques ?

La réponse de Frédéric Zibette est sans appel : “c’est le gain de temps et le gain d'argent. Parce que finalement passer par une rédactrice ou un rédacteur humain ça coûte très vite très cher. Admettons que l'on veuille viser des micros requêtes, c'est compliqué d'aller payer son contenu 30 40 ou 50 euros juste pour faire un petit test. C'est à ça que sert vraiment le black hat à mon sens. Ma philosophie c'est de faire du sale en entrée et du propre en sortie. Mais une fois qu'on a les réponses".

 

A partir de quand le netlinking payant devient-il black hat ?

Notre expert propose de l’achat de liens via sa plateforme Ecomlinks. L’achat de liens, qui est pratiqué par la quasi majorité des SEO, est-elle une pratique dans les clous de la réglementation des moteurs de recherche ?

Pour notre invité, dès qu'on achète un lien de toute façon on est  en dehors des clous. Si demain vous voulez faire de l'achat de liens bien perçus par Google il faudrait que vous ajoutiez que ce l'article était sponsorisé, il faudrait rajouter un sponsor, limite un no follow. Mais à partir du moment où vous avez sollicité la personne pour avoir un lien alors vous êtes en dehors des clous.

Après Google n’est pas devin ! Est-ce que vous avez acheté le lien, ou est-ce qu'on parle de vous parce que vous êtes intéressant… Il suffit de faire les choses de manière intelligente pour que les choses se passent bien. C'est ce qu'on essayent de faire sur Ecomlinks. On a monté un réseau de sites qui est complètement opaque. Ce sont des sites internet que vous ne pouvez pas trouver sur d'autres places de marché. Et ensuite on va diversifier des adresses IP. On va diversifier les hébergements, on va diversifier les CMS, les templates de ces CMS… En fait on va tout faire pour que Google ne puisse pas déterminer que c’est de l’achat de liens, même si fondamentalement s’en est. 

Et puis il faut dire un truc, c'est que ça aide bien quand même de faire de faire de l'achat de liens. Faire du bon contenu c'est essentiel. Maintenant combien de personnes je connais qui ont fait un contenu génial et qui sont restées au fin fond du moteur de recherche parce qu'ils n'avaient pas eu ce petit coup de pouce artificielle, quitte à ce qu’ensuite le naturel prenne le relais.

Parce qu’être visible, ça veut dire aussi potentiellement être cité par d'autres personnes. C’est un cercle vertueux".  

 

SEO technique et black hat : ce qui marche et ce qui ne marche pas

Mais quid de la partie technique du SEO. Il existe bien quelques techniques black hat SEO pour duper les robots de Google, mais quel est leur intérêt ?

Comme le décrit notre expert, “la plus connue s'appelle le cloaking. On va montrer quelque chose à Google qui est différent de ce qu'on va montrer à l'internaute. Un cas concret, par exemple, admettons que vous fassiez une bouillasse infâme pour du devis travaux. Ca ne ressemble à rien ensuite quand l'humain tombe dessus, il va bien sentir qu'il y a une coquille. Donc on montre ce contenu à Google, puisque c'est ce qui va permettre de se faire indexer, donc de se faire positionner. Par contre à l'internaute, on peut le détecter, on va lui montrer une landing page tout à fait propre et qui va répondre à son attente. Comme ça on éclate pas  l'expérience utilisateur et on bénéficie quand même du positionnement par Google. 

On peut aussi faire du cloaking pour planquer son réseau de sites. Google va voir un lien, mais l'internaute et les robots d’analyse de métrics ne vont pas voir le lien, ce qui fait que ça va vous rendre difficilement traçable. A titre perso je ne ferai pas de cloaking sur un site auquel je tiens. Mais, quand on est en mode black hat, on fait souvent des sites “poubelles”, parce que black hat ne tient jamais éternellement. Le cloaking un jour ou l'autre va poser problème, tout simplement si une vérification humaines de chez google, ce qui peut arriver. Mais ce n’est pas grave parce que ce sont des sites jetables”

 

Une roadmap black hat SEO, ça ressemble à quoi ?

Mais passons à quelque chose de plus original ! S’il existe des milliers de roadmap white hat pour vous guider dans votre SEO, il n’en existe aucune pour le black hat. 
Pour pouvoir avoir un aperçu d’une roadmap black hat, nous reprenons l’exemple de notre fameux de vente de voitures sans bons contenus, sans backlinks, etc.

Pour débuter cette feuille de route, Frédéric Zibette commencerait par se pencher sur les mots clés et la géolocalisation du vendeur. “Si ce vendeur automobile a une géolocalisation, je prendrais tous les mots clés concurrentiels au site de sa niche, tous ceux qui sont détectés par les outils classiques et je rajouterais juste la localisation derrière. Je monterais un site de façon automatisée avec une génération de contenu automatique sur un site à côté. Ce site là pourrait très bien amener des leads. Ca ne permettrait pas au site principal de progresser, mais vous pouvez capter du lead ou mettre votre numéro de téléphone sur sur le site “bouillasse”, avec un petit cloaking, et du coup faire rentrer des clients.

De l’autre côté, ça vous permet aussi d'identifier peut être des requêtes un petit peu faible du point de vue de la géolocalisation. Il faut comprendre un truc, c'est que si derrière vous faites un truc propre sur votre site propre, qui lui a peut-être un historique en termes de  backlinks et de l'ancienneté, vous allez ranker dix fois mieux. Mais la prise de décision se fera à partir de la data que vous aurez accumulée sur le site pas propre et jetable.

Un autre exemple pour la géolocalisation  d’un truc qui fonctionne bien pour le ranking, ce sont les liens. Pour la géolocalisation, le fait d'être cité, que son nom d'entreprise, son adresse, puis son numéro de téléphone soit repris sur d'autres sites, c'est quelque chose qui est vu par Google. Ca peut valoir le coup d’aller spammer des plateformes d'annuaires, ou tout un tas de pages qu'ils sont libres en écriture, pour aller mettre cette fois-ci non pas unlien, mais son entreprise et son numéro de téléphone, son code postal, etc.

Après vous pouvez aussi vous baser sur  la Search console sur un site déjà existant et qui a de la dada, c'est une mine d'or. Vous pouvez très bien reprendre votre Search console, extraire tous les mots clés et puis et puis rebalancer de la bouillasse avec juste votre géolocalisation.

En fait le black est juste une manière de capter de la data plus rapide et moins cher”.


 

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